Peut-être même des jours.
Elle avait perdu toute notion du temps,
et il n’y avait ici ni lune ni soleil, seulement la pénombre constante, grise et lourde.
Elle n’avait vu personne et aucun son, aucun geste ne laissait présager
qu’un autre être respirait dans ce pays de poussière et de cendres.
Il y a quelqu’un ?
Seul le silence lui répondit.
Il y a quelqu’un… ?
Un bruissement et des pas étouffés. Elle tremblait.
De froid, mais de peur aussi.
La lumière vacilla puis s’éteignit.
Elle commença à courir pour la retrouver.
Non, sanglotait-elle. Non !
La lueur réapparut, plus proche, plus intense.
Elle s’arrêta alors et tendit lentement la main.
La sphère de lumière dégageait une douce chaleur.
Elle tendit les doigts et juste avant qu’elle n’effleure la sphère lumineuse,
Un flash l’aveugla.
*
La chaleur entourait son corps, et une vive lumière brûlait ses yeux.
Elle ne sentait plus le sol sous ses pieds.
Suis-je morte ?
Elle balaya ses craintes d’un geste de la main et ouvrit doucement les yeux.
Le paysage avait changé du tout ou tout.
On aurait même pu dire que le lieu où elle se trouvait maintenant
était l’exact opposé de celui qu’elle venait de quitter.
Tout n’y était que lumière, vie…
Au lieu d’une forêt ravagée,
elle se trouvait à l’orée d’un bois luxuriant,
non loin d’elle courait une rivière.
Toutes les couleurs étaient brillantes et éclatantes.
Elle entendit une voix.
Calme et douce,
Chaude et rassurante.
Une voix qu’elle connaissait.
Elle se retourna mais ne vit personne.
Encore ces bruits de pas étouffés.
Elle se retourna encore mais à nouveau, personne.
Elle ferma les yeux et se concentra sur ce qu’elle entendait.
Une main chaude se posa sur son bras.
Elle eut un sursaut et ouvrit les yeux.
Hélas, tout ce qu’elle vit,
ce fut son plafond blanc et les murs de sa chambre
plongée dans la pénombre de la nuit.