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Red - Pieces [The wind told me]

Samedi 5 décembre 2009 à 13:23

She ran, ran, ran away from him.
Elle courait, courait, courait loin de lui.
Ran away from his voice, from his hurting words.
Elle courait loin de sa voix, de ses mots blessants.
She ran.
Elle courait.
It was not her fault, after all !
Ce n'était pas sa faute, après tout !
Why did they believe it ?
Pourquoi le pensaient-il tous ?
She did not want to hear those words again.
Elle ne voulait plus réentendre ces mots.
Never.
Jamais.

She just wanted him to suffer as much as she suffered.
Elle voulait juste qu'il souffre autant qu'elle avait souffert.
To cry as she cried.
Qu'il pleure autant qu'elle avait pleuré.
To feel his heart burning as she felt her's.
Qu'il sente son coeur brûler comme elle avait senti le sien.

It is not a fair story.
Ce n'est pas une belle histoire.
No fairy, no music,
Pas de fée, pas de musique,
Only tears and pain, nightmares and sorrow.
Seulement des larmes et de la peine, des cauchemars et de la douleur.

It is not my story.
Ce n'est pas mon histoire.
It is the wind who told me this one.
C'est le vent qui m'a conté celle-ci.
Late in the night, at a distant past.
Tard dans la nuit, à une date lointaine.
I remember, it was in winter.
Je me souviens, c'était en hiver.

The sky was crying all the tears he could.
Le ciel pleurait toutes les larmes qu'il pouvait.
The stars were weakly shining, as wounded lights.
Les étoiles brillaient faiblement, comme des lumières blessées.
The wind was cold and the night was grey.
Le vent était froid et la nuit, grise.
And there was no sound, no life.
Il n'y avait aucun son, aucune vie.
Except me.
A part moi.


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Tu sais, Thibault, depuis le début je savais que je ne t'oublierai pas.
Je pense à toi, de temps en temps, je me demande si on aurait gardé des contacts si nous n'avions pas été séparés.
Je me demande aussi comme tu aurais grandi, si tu aurais été plus grand que moi,
intello ou non,
cheveux longs, courts,
macho ?  Tombeur ? Nostalgique ?
Qui aurais-tu été...?
Je pense que tu serais devenu un garçon un peu timide, mais quoiqu'il en soit tu serais devenu quelqu'un de très bien.
Je t'aimais beaucoup, tu sais, quand chez la nourrice nous faisions la course dans le petit jardin.

La maison est toujours là, Nicole aussi.
Les décorations de Noël n'ont presque pas changées.
D'autres que nous nous ont remplacés.
Je ne sais ce qu'ils sont devenus, ces gens.
Je n'ai plus de nouvelles des enfants qui étaient avec nous.
Normal, me dit-on.
N'empêche que j'aurais bien aimé, moi...

Je n'ai pas changé de coin, je suis toujours dans ma demi-campagne.
Tu sais, les courses effrénées dans les champs, dans les bois.
Mmh... Je pense que tu aimerais la forêt, si tout ça n'était pas arrivé.
Pour rien au monde je n'échangerais mon enfance de campagne pour l'aventure dangereuse de la ville,
Mais tout de même, j'aurais préféré que tu sois toujours là.

Peut-être qu'on ne se connaitrait même plus,
Mais au moins tu serais en vie,
Toi l'ami d'enfance disparu trop vite...
Tu n'as même pas goûté aux joies du lycée, la fac, les ballades en ville,
Ces amis qui viennent de loin, ces coins de rues que l'on découvre,
Tout un monde nouveau, gris, mais tellement différent...

Dis-moi, c'est comment, là où tu es ?
Es-tu seul ?
As-tu froid ?
Y a-t-il quelque chose "derrière" ?
Raconte-moi, je veux savoir...
Dis, si tu veux bien de moi, je te rejoindrai quand l'heure sera venue.
Tu es d'accord ?
Thibault, réponds-moi...


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 Ceci est une lettre à l'intention de Thibault, ami d'enfance décédé tragiquement il y a plusieurs années,
et est à prendre comme telle.

La nuit froide et humide recouvre déjà la ville depuis bien longtemps.

Les Misérables viennent de vivre la moitié de leur histoire [déjà !],
Tous ignorent encore le tragique destin que sera le leur.
Revoir cette version évoque bien des souvenirs.
Une autre année, une autre maison, d'autres meubles.
Tout allait bien, encore,  à cette époque.
L'ange noir n'existait pas, je n'avais pas vraiment connu la douleur, juste le chagrin,
Et le seul drame qui me boulversait était que Gavroche allait mourir.

"Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau, c'est la faute à....[silence]"

Ce bout de gamin, ce rôle que j'ai tenu quelques temps après dans un spectacle,
m'a marqué plus qu'on aurait pu le penser.
Sentimentale ?
Pas qu'un peu.
Mais dieu que j'étais heureuse, et fière, d'arpenter la petite scène les pieds nus,
Les joues grises de poussière, dépenaillée,
Courrir et me faufiler entre les passants et les policiers, leur faisant des pieds de nez,
J'étais Gavroche.
J'étais même un peu trop fière.
Mais je n'étais qu'une gamine, de 10 ans à peine.

Si ces souvenirs ainsi évoqués donnent l'impression d'une profonde tristesse, et c'est le cas,
J'en profite pour faire savoir que les dernières 36 heures furent un délice.
Pourquoi? me demanderez-vous.
C'est un secret....
pour l'instant.

Je tiens juste à dire qu'il me tarde d'être à lundi [étrangement], à moi qui suis en vacances.
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Nous étions en été...

Mercredi 30 septembre 2009 à 17:47

Nous étions en été.
Nous venions d'arriver dans une forêt où se dressait une maison en pierre dans laquelle nous devions passer quelques jours en famille. Quelques personnes étaient déjà là. Je savais qui ils étaient, mais je ne les reconnaissais pas. Ils étaient bien trop jeunes… Ma grand-mère paraissait aussi jeune que ma mère !
Mais je n’eu pas le temps de m’attarder sur leur visage, car à peine descendus de la voiture qui nous avait amené ici, nous étions partis sur un de ces chemins qui sillonnent les campagnes du sud de la France : recouvert d’une fine poussière orangée et jonché de pierres blanches.
Nous arrivâmes devant une grille qui ouvrait sur une petite cour. Là étaient installés des tables et des chaises. Beaucoup de gens étaient déjà là.
Des gens que je connaissais mais dont le nom m’échappait.


J’avais presque vingt ans, mais parmi les enfants qui couraient autour du barbecue, ou se cachaient sous les tables, je reconnaissais certains de mes amis d’enfance. Elle, c’était une amie de la maternelle. Lui, le fils du boulanger. Ils auraient du avoir mon âge…
Nous étions vêtus comme de pieux et bons provinciaux : robes longues, claires et légères pour les demoiselles, pantacourts à bretelles et chemisettes pour les garçons.
La surprise passée, l’ennui pointa le bout de son nez. Profitant de ce que tous étaient absorbés dans des conversations dont l’intérêt me paraissait pour le moins obscur, je m’éclipsai et reprenais le chemin de la maison dans les bois.

En y arrivant, je retrouvai ma grand-mère –comme il était étrange de l’appeler ainsi alors qu’elle ne paraissait pas avoir 30 ans de plus que moi ! Mais elle n’était pas seule.
Face à elle se tenait une jeune fille étrange. Ses longs cheveux noirs descendaient jusqu’à sa taille, son teint était blême et ses yeux noirs. Malgré le grand soleil qui brillait dehors à travers le plafond de verdure, elle était vêtue d’une longue robe noire, toute de satin et de dentelle.
Ma grand-mère s’approcha et se pencha sur elle. La jeune inconnue eut un sursaut.
De là où j’étais, je ne pu voir ce qu’il se passait. Lorsque ma grand-mère s’écarta de la jeune fille, elle lui murmura un ordre étrange :
 « Ne révèle pas notre secret… ».
Les yeux de la jeune fille se révulsèrent et elle dit d’une voix d’outre-tombe :
« Je serai absente, mais resterai la même. »

Ma grand-mère se retourna alors vers moi, et ce que je vis me fit sursauter. Son visage, autrefois doux et souriant, avait disparu, et ses yeux étaient devenus durs. Entre temps, la jeune fille avait baissé les yeux. Ils étaient maintenant étrangement bleus, froids, et perçants.
Devant moi se tenaient en réalité deux inconnues.
Elles s’avancèrent sur moi, et je tombai dans l’inconscience.

Lorsque je revins à moi, elles n’étaient plus là. J’étais lovée dans un fauteuil. Un poste de télévision était allumé. Au centre de la pièce, deux sofas se faisaient face. Sur chaque, était assis un inconnu : un homme et un femme.
L’homme tourna son regard vers moi, et vit que j’étais réveillée. Je me levai et m’avançai vers eux, détaillant ces nouveaux venus.
Lui était tout de noir vêtu, le teint pâle… Son visage anguleux était encadré par des cheveux mi-longs, noirs et gras.  Ses petits yeux noirs brillaient d’un air mauvais. Il ne s’attarda pas sur moi. La femme, si tenté qu’elle fut humaine, avait les cheveux vert argent, coupés court.

Son visage était d’une beauté cruelle, ses yeux verts étaient dénués d’expression mais leur éclat était effrayant. Elle était fine, et paraissait grande.

Je m’assis sur le même sofa qu’elle, me retournant vers le post télé afin qu’ils ne m’examinent plus, et qu’ils ne puissent pas deviner le cours de mes pensées.
Une étrange impression et un vague mouvement à ma gauche me poussèrent à me retourner.
L’étrange femme s’était approchée de moi et paraissait humer ma nuque avec intérêt. Je me protégeai  de mes bras et tournai un regard terrifié vers l’homme assis en face. Il claqua la langue, gronda doucement et m’intima le silence en posant son index sur ses lèvres.
Leur attention se relâcha lorsqu’une de mes tantes passa la porte, pestant contre celui qui avait laissé le poste de télévision allumé. Je m’élançai alors vers la porte, hurlant à ma tante de sortir.

Lorsque je fus dehors, je m’arrêtai, tremblante, et levai les yeux vers le ciel.
Je fus prise d’un vertige et tout se mit à tourner autour de moi…
Je me sentis tomber lentement.

Lorsque j’ouvris à nouveau les yeux, je n’étais pas sur le sol du bois, mais bien dans mes draps.
Je poussai un profond soupir, persuadée que tout ça n’avait été qu’un étrange cauchemar.
C’est alors que je sentis quelque chose dans mon cou.
Prise de panique, je passai une main tremblante dans mes cheveux.

Une brindille tomba sur le drap.


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Look at me, I'm insane

Vendredi 10 juillet 2009 à 22:46

Quand on déprime pour presque rien,
Autant rire pour pas grand chose...

Ce qui me fait rire, moi,
C'est le regard des gens lorsqu'il s'arrête sur moi,
Sur mes semelles compensées et sur mes guêtres de laine en juillet.
C'est leur air perplexe devant mon style et mon maquillage noir.
C'est le fait de les entendre "buguer" au beau milieu d'une conversation lorsqu'ils me croisent.
De savoir que pendant une demi-seconde, j'ai semé la pagaille de leur petite caboche.


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