" C'est un Ersatz d'Amour sale, boueux, tâché, un Sentiment Loqueteux, Indécis, Imprécis, Vacillant. Comme en témoignent les Lambeaux de ton Odeur sur ma peau, un peu partout, qui s'accrochent et persistent. Et le Souvenir de ce Frisson de l'âme. C'est si Sale, mais si Brillant, si Doux et si Chaud. Il n'y a que dans des Bras comme les Tiens que je me sens en Sécurité, protégée, vivante - existante peut-être. Pourquoi cela nous arrive-t-il ?
Pourquoi ?
Y aura-t-il un jour quelqu'un qui aura Idée de ce que ça fait, à part toi et moi ? Toute cette Poussière, cette Saleté dans un moment si Pur et si Secret. Et cet Océan éphémère, j'aurais voulu m'y plonger encore, plus longtemps. M'y noyer. Ne jamais en revenir, peut-être. Peut-être que tout aurait été plus simple. Moins Douloureux. Et mes lèvres en suspens, mes ongles et mon coeur. Tout ça, tout ce qui me fait, tendu vers cet Être aux yeux terribles et doux. Qui restera hors de portée, à jamais. Cette Présence Ephémère, presque Invisible, ce Frôlement, ce Courant d'air qui leur chatouille les épaules avant de s'Evaporer, Disparaître...
Mais qui s'en soucie ?
Il n'y a plus que Toi, ici, pour avoir Confiance en moi, et Foi en ce que je suis devenue. Tout le reste n'est que Contexte. Décor, Figurants. Comme si tout n'était qu'un gigantesque jeu de rôles, une Pièce monumentale jouée par Six Milliards de Comédiens en même temps.
Et nous, dans tout ça ? "
???
Victoria Frances,
Angel de la Muerte
Croix de bois
Il est beau le grand soir,
Croix de froid
Il est beau le hussard ;
Croix de fer
Je ne vois plus rien,
Croix d'hiver
Je n'entends plus rien.
(...)
Croix de froid
Je ne crois plus rien,
Croix d'hiver
Je ne sens plus rien.
[ Indochine - Le Grand Soir ]